Gamine

Gamine angoissee,coupable....
Sur la terrace brulante,
J'epie sans etre vue...
L'air est lourd d'encens qui brule dans les canouns,
De l'arome sucre du miel a epiler,
Du the fort melange aux pistaches,
Du parfum epice des femmes
Au fou rire complice,
Nues a la sortie du bain.
Les ruelles etroites sont vides.
Les verandas sont cloisonnees de persiennes bleues ou vertes,
Les maisons sont fermees tels des cloitres muets.
Les murailles hautes festonnees de tessons de bouteilles
Cachent le jasmin et la rose des jardins interdits aux regards.
Seule, la prostituee maltaise parade en reine
Dans la ruelle en decombre....
Et moi,
Sur la terrace,
Je reve encore,
A l'oiseau de passage,
Au galop effrene des cheveaux libres
Que je n'ai jamais vus.